mardi 10 mai 2016

La théorie de l'évier-levier

Prenez deux éviers contenant de la vaisselle sale.
Si elle était propre et saine, mon texte s'arrêterait là.
Encore qu'il faille la ranger à sa place et sans mal
Pour que l'eau s'écoule librement avec éclats.

Dans ce cas, l'un des éviers semble plein à ras bord
Car les différents éléments qui s'y trouvent sont entassés
Pêle mêle, avec un sentiment de déséquilibre retors
Et l'ensemble donne une apparence de total laisser aller.

Le second est disparate : certes, il recèle beaucoup de plats
Et d'ustensiles mais ceux-ci sont empilés avec rectitude,
Ne laissant pas d'espace inutilisé ; ainsi, de manière adéquate
Ce cliché amène une atmosphère ordonnée, une respectueuse attitude.

Et pourtant... Si l'on met devant ces deux éviers deux personnes
Pour les nettoyer et les vider, qui y arrivera le mieux et le plus rapidement ?
Est-ce celui qui a la place de passer une main entre deux bols qui tonnent
En se frôlant l'un l'autre mais ne se cassent point car saisis tranquillement ?

Ou alors le plus que patient qui doit désimbriquer ses marmites bien engoncées
Par l'amas d'autres piles de casseroles dont la saleté s'est incrustée
Sous le poids de toute cette vaisselle si bien agencée, limite magnifiée ?
Au final, une image policée peut cacher plus que celle de la marginalité.

http://pilouite.centerblog.net/rub-images-rigolotes-6.html?ii=1

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